Personnels suspendus
Retour en images sur la manifestation (avec collaboration de Unis2607) :




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Témoignages des soignants suspendus
Le témoignage de Sabine
Je suis infirmière à l’hôpital depuis 21 ans, suspendue le 15/09/2021, sans salaire, sans droits à la retraite, ni indemnité chômage.
Je ne voulais pas de cette injection expérimentale, pas assez de recul, trop de doutes, des effets secondaires observés dans mes connaissances, et un manque d’efficacité criant. Je ne suis pas anti vaccin, je suis à jour de tous mes vaccins obligatoires.
J’ai eu le COVID en décembre 2020, obligée de venir travailler alors que je n’étais pas complètement remise de la maladie. A présent je n’ai pas le droit d’exercer alors que j’ai mes anticorps naturels, que je n’ai aucun symptôme. Des collègues vaccinés, eux, travaillent, mêmes contaminés par le COVID, par manque de personnel.
Durant l’été 2021, nous avions un compte à rebours sur l’écran de notre ordinateur de travail, nous incitant à nous faire vacciner, avant d’être suspendu. Des notes de service intimidantes pour nous, les récalcitrants, les soignants qui se posent des questions. Questions que mon médecin chef de service ne se posait pas, « pas le temps » m’a-t-elle dit. Mais présente pour vacciner tous les services, patients et soignants.
Puis est venu l’entretien demandé par le DRH, quelques jours avant ma suspension, pour connaitre les raisons de mon refus. J’ai vraiment eu l’impression d’avoir commis une faute grave, moi qui ne me suis jamais arrêtée en 21 ans de service, toujours à dire oui pour remplacer une collègue malade. Un DRH, sans humanité, me signifiant que j’avais avant tout des devoirs avant d’avoir des droits dans la fonction publique.
Jusqu’au dernier jour, on pense que cela ne peut arriver, qu’ils ne peuvent pas nous « virer » pour ça. Mon dernier jour de travail, j’étais en poste du matin, essayant de faire bonne figure, travaillant comme tous les autres jours avec rigueur et bienveillance. Mais à 13h, avant la relève, l’émotion est devenue trop forte, j’ai cependant tenu à faire cette dernière relève à mes collègues, puis les larmes pendant près d’une heure devant des soignants impuissants.
Et dire que si le gouvernement avait laissé prescrire les médecins (les traitements existent), s’il n’y avait pas eu de fermetures de lits depuis des années, si les syndicats nous avaient soutenus, on n’en serait sûrement pas là.
Je n’ai juste pas voulu être un cobaye pour garder mon travail. Je sais que d’autres collègues ne voulaient pas non plus mais n’avaient pas le choix (crédit à payer … ). Je me rappellerai toujours d’une ASH qui est allée se faire injecter, les larmes aux yeux, ne voulant pas de cette injection, mais ne pouvant faire autrement (une maman seule avec son enfant). Comment notre médecin a-t-elle pu la « vacciner » en la voyant ainsi ?
Du jour au lendemain on se retrouve sans travail et on doit rebondir pour ne pas sombrer, se projeter sur autre chose mais comment ? Même notre compte formation qui pourrait nous aider à nous former à autre chose est supprimé, alors qu’on a cotisé pour, comme le reste d’ailleurs.
On se remet en question et heureusement, j’ai un mari qui me soutient, des gens formidables rencontrés aux manifestations, des collectifs qui nous permettent de garder le moral, de sortir la tête de l’eau et nous aident à nous battre. Et je tiens tous à les remercier.
Pour toutes ces rencontres merveilleuses, je me dis que j’ai bien fait d’avoir osé dire NON (pour la première fois de ma vie), alors que j’adorais mon travail.
Tout cela m’a ouvert les yeux sur beaucoup de choses et je veux me battre pour qu’on puisse encore avoir le droit de dire NON, pour garder notre liberté et celle de nos enfants.
Sabine
Le témoignage de Christèle
La semaine du 15 septembre 2021 a été horrible. Je ne voulais pas me faire injecter ce produit qui est toujours à la date d’aujourd’hui en phase d’essai thérapeutique. Je savais que j’allais perdre mon travail mais je n’arrivais pas à me résoudre à faire cette injection comme l’ont fait mes collègues, c’est-à-dire sans réfléchir. Pour elles la vie continuait tranquillement alors que je me réveillais la nuit en me demandant si j’étais folle. J’allais au travail et je pleurais. Je pleurais contre moi, contre ce que nous imposait le gouvernement.
Le lundi 13 septembre 2021 je suis allée à la direction pour signer ma suspension sans salaire qui allait commencer le 15 septembre.
Le 14 septembre j’ai fait mon travail comme d’habitude. Je ne réalisais pas vraiment ce qui allait se passer.
A 16 H 18 j’ai éteint l’ordinateur et j’ai marché sur la pointe des pieds pour sortir du service. Je n’avais pas envie que mes collègues me voient. J’ai préféré partir comme une voleuse.
En descendant les 5 étages je ne réalisais toujours pas. Je savais que je ne reviendrais pas travailler mais c’est tout. Je ne pleurais pas. J’étais sous le choc.
Pendant presque 2 semaines j’ai vendangé pour gagner un peu d’argent. Voir d’autres personnes et être dans la nature m’a permis de me ressourcer.
Puis le mois d’octobre est arrivé avec ses jours gris. Mon moral balançait entre la bonne humeur et des moments de tristesse.
Il m’est interdit de travailler sauf pour les travaux des champs alors je pioche dans les économies faites pour faire des travaux chez moi.
En pleine période de pandémie, les hôpitaux Français se sont autorisés à se passer de personnels alors qu’ils manquaient déjà de main d’œuvre depuis plusieurs années.
A ce jour, je n’ai aucune nouvelle de mon employeur. Je suis toujours après bientôt 5 mois sans salaire et sans aucun statut puisque le statut de suspendu sans salaire n’existe pas dans les textes de lois.
Depuis le 15 septembre je ne fais aucune dépense sauf pour de la nourriture et de l’essence. Je m’interdis de dépenser le moindre euro pour autre chose. Pour les fêtes, cette année le Père Noël a oublié ma maison mais ce n’est pas important.
J’accepte volontiers une courge, des poireaux et autres légumes que des personnes généreuses me donnent pour manger.
Le samedi lors des manifestations nous récoltons un peu d’argent que nous nous partageons entre suspendus.
Infirmière depuis 28 ans, je sais que je n’exercerais plus ce métier que j’ai pourtant adoré et qui m’a permis de m’épanouir. Cependant, je resterai infirmière jusqu’au dernier jour de ma vie.
Aujourd’hui j’envisage une reconversion professionnelle. En attendant je continue de me battre contre le pass sanitaire devenu pass vaccinal.
Je me bats pour moi, pour mes enfants et pour mon père qui est gravement malade.
Mon père âgé de 79 ans a des problèmes cardiaques depuis maintenant 3 mois alors qu’il n’en avait pas avant. Il souffre d’arythmie avec insuffisance cardiaque sévère. Son médecin traitant ne veut pas qu’il ait sa 3ème injection. Elle n’a pas voulu non plus qu’il soit hospitalisé la semaine dernière, de peur qu’il prenne le covid à l’hôpital. Elle a préféré aller le voir tous les jours et faire passer les infirmières libérales pour essayer de le soigner à domicile. Aujourd’hui son état de santé s’améliore.
Bien sûr je ne peux pas affirmer que ces problèmes récents de santé sont dus aux 2 vaccins mais je peux constater qu’il n’avait rien avant les injections et que le médecin lui interdit sa dose de rappel.
Quand je vois ce qui se passe dans d’autres pays je me dis que la situation ne peut qu’évoluer favorablement. Actuellement plusieurs pays font marchent arrière concernant la vaccination et les restrictions sanitaires. Certains pays parlent des nombreux effets secondaires qui apparaissent dans leur pays suite à une vaccination massive contre le covid.
Il faut juste que les Français se réveillent et s’informent ailleurs que sur les grandes chaines de télé et dans les journaux nationaux.
Christèle