14 mois après…
A l’heure où il est scientifiquement reconnu que les vaccins anti-Covid n’empêchent pas la contamination ni la transmission du virus, la France est le dernier pays refusant de réintéger les soignants et autres professionnels suspendus (voir page sur personnels suspendus).
Certains d’entre eux avaient déjà pris la parole pour partager leur vécus de suspendus (voir page personnels suspendus – témoignages). Aujourd’hui, ils témoignent à nouveau pour certains, pour la première fois pour d’autres, afin de vous livrer leurs ressentis et leurs situations 14 mois après le début de l’obligation vaccinale.
Merci à eux pour leur courage.
14 mois après, toujours suspendue. Toujours en galère pour trouver des petits boulots. Mon salaire a très fortement diminué, je continue à puiser dans mes économies, je cotise beaucoup moins pour ma retraite, l’avenir est toujours très incertain mais je suis bien plus riche de toutes ces belles rencontres faites depuis 2 ans !
Monsieur le Président, vous avez voulu nous emmerder, nous mettre au ban de la société, et bien vous nous avez permis de nous connaître, de nous réunir, d’être créatif, de tisser des liens…
14 mois après, les services de soins sont au plus mal, le manque de personnel met de plus en plus en danger les patients, les résidents, potentiellement vos proches ou vous-même et moi, infirmière, je suis dans l’impossibilité de reprendre mon travail sous ce fallacieux prétexte que je serais dangereuse ! Alors qu’un grand nombre de mes collègues vaccinés, sont régulièrement diagnostiqués positifs et parfois malades du Covid, moi, contaminée en 2020, je n’arrive pas à l’être à nouveau ; et pourtant je m’en suis donnée la peine …! Depuis 2 ans, ni COVID, ni grippe, ni un simple rhume à transmettre à mes patients ! Qui croit encore que je représente une menace ?? ! De moins en moins de monde c’est sûr ! Un jour Monsieur Le Président vous aurez à rendre des comptes devant la justice, vous et tous ceux qui vous ont suivi dans votre délire, vous et tous ceux qui nous ont censurés, ignorés, méprisés, traités comme des illuminés. J’espère être là, le jour où la sentence tombera…
14 mois après, je suis toujours en colère contre vous et ceux qui continuent de nous traiter comme des parias, contre tous ces journalistes qui n’ont aucune éthique, contre tous ceux qui nous ont désignés comme des criminels. Mais je suis aussi très reconnaissante envers ceux qui nous ont tendu la main d’une manière ou d’une autre, et ils sont nombreux. Sans cette solidarité, sans ce soutien, ce combat contre cette injustice serait bien plus dur à vivre.
14 mois après Monsieur, vous n’êtes pas digne d’être mon Président !
Il y a 14 mois que je suis suspendue pour refus de vaccination. J’ai donc perdu mon emploi où je pensais être en sécurité dans la fonction publique hospitalière. J’ai maintenant 40 ans, en couple, mère d’un enfant de 6 ans. 17 ans de diplôme, différents services dont 18 mois de renfort covid avant de prendre la porte.
Je suis restée deux mois et demi sans travailler car on nous disait que nous n’avions pas le droit de travailler et d’avoir un autre contrat dans le privée. Encore un mensonge ! Pendant ce temps sans activité, sans revenu, sans ressource, la tourmente et les angoisses hantent mes nuits. Je vois que ma famille est en danger dû à mes choix. Les mois sont difficiles, le moral est plus bas. Mes collègues suspendues sont là, il y a quelques solutions pour paliers aux finances à la faim et au moral.
J’ai eu la chance de trouvé un travail le 30 novembre 2021 dans une usine où j’y suis bien. Une entreprise bienveillante par rapport à ce que j’ai pu connaitre. Je découvre le privé, des nouveaux collègues qui ne vous jugent pas par rapport à cette injection.
J’ai perdu un trimestre de retraite, mes années d’anciennetés. Je suis au smic mais je vis et je suis présente pour mon fils. Je suis en CDD et j’espère décrocher un CDI.
Je ne retournerais pas dans le soin, je ne veux plus travailler comme on nous le demande, c’est-à-dire au rendement. Je ne veux plus travailler avec ces gens qui m’ont jugés et qui croient faire du bon travail en acceptant de trier les gens en fonction de leur âge et de leur pass. Je ne reconnais plus mon pays qui portait il n’y a pas encore si longtemps des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité.
Je continuerais à me battre et dénoncer cette injustice si blessante et je ne pardonnerais jamais pour la manière dont on a traité ces soignants.
Que suis-je devenue 14 mois après avoir été suspendue le 15/09/2021 ?
N’ayant droit à aucune aide, ni même au RSA, et voulant retrouver un travail, j’ai pris une disponibilité en mars 2022 (mon avocat me l’a recommandé pour pouvoir exercer un autre métier, histoire aussi que l’hôpital ne trouve rien à redire…).
Ainsi depuis cette date, je suis en poste dans une maison d’enfants où l’injection n’est pas obligatoire, juste à côté de chez moi. Cette décision n’a pas été simple à prendre, je quittais « mon statut » de « suspendue », beaucoup de questions tournaient dans ma tête, me demandant si j’avais bien fait. Reprendre un nouveau poste n’a pas d’emblée été simple non plus : de nouvelles collègues, pour certaines voulant savoir pourquoi j’en étais arrivée- là (ainsi replonger dans le questionnement, les justifications…), une nouvelle adaptation. D’infirmière m’occupant d’adultes, je suis passée à auxiliaire de puériculture, et je trouve cela très bien finalement. En prime, je n’ai plus à porter ce masque (je ne le supportais déjà pas à l’hôpital).
J’avais besoin de retrouver une place dans la société, de me sentir utile, même si ce travail n’est qu’un petit contrat à temps partiel. J’aide par ailleurs mon mari dans la construction d’une maison et cela m’amène peut – être aussi à me reconstruire, car ils nous auront fait du mal moralement.
La réintégration si un jour ils l’envisagent ? Ce sera NON. Trop de déception, de colère, d’injustice. Et plus l’envie.
Je vis donc un peu au jour le jour, sans vraiment savoir ce que je ferai dans un an, mais je ne regrette rien, je me suis fais de nouvelles amitiés pour en oublier d’autres. Un mal pour un bien au final ? Je me laisse encore un peu de temps pour répondre.
Déjà 14 mois ! 14 mois que je suis suspendue sans salaire. 14 mois que ma vie est, elle aussi, suspendue. Il y a 14 mois je n’aurais jamais imaginé être encore dans cette situation aujourd’hui. En fait, j’ai été mise devant le fait accompli il y a 14 mois sans avoir aucune perspective de futur.
Pendant les 14 mois passés, il a déjà fallu digérer « la suspension », et il faut bien reconnaitre que c’était un gros morceau à digérer. Durant cette lente digestion, ma vie était à l’arrêt. Impossible de se projeter dans un avenir, impossible d’envisager réellement un autre travail.
Les points positifs, car il y en a tout de même, sont que j’ai rencontré des personnes extraordinaires durant ces 14 mois. Des personnes authentiques, humaines, généreuses, qui ne m’ont pas jugée malgré le fait que je ne travaille toujours pas. Des personnes avec lesquelles j’apprécie de passer un moment ou une soirée. La plupart des personnes que je connaissais avant font toujours partie de ma vie. Elles ont accepté mon choix sans me juger. Quant aux autres, je n’ai aucun regret. Pendant ces 14 mois, je me suis améliorée en couture. Maintenant je suis capable de coudre des sacs et divers autres objets. Je prends plaisir à créer. J’ai aussi écrit un livre dans lequel je raconte ma vie depuis le 6 janvier 2020, jour où j’ai entendu parler pour la première fois du coronavirus. L’écriture m’a permis de faire le deuil de mon travail et de ma vie passée. Il m’a permis d’exprimer mes ressentiments, de me poser des questions sur la folle période que nous traversons. L’écriture de ce livre est aussi la réalisation d’un rêve, car depuis de nombreuses années j’avais envie d’écrire. Dans quelques semaines, je pourrai tenir dans les mains mon livre.
Depuis 14 mois, il faut bien avouer que ma vie est complètement différente. Je suis au RSA et je dois tout les jours compter l’argent que je peux dépenser. Je ne peux plus m’offrir de vêtements ou de sorties mais cela m’importe peu. Le vrai bonheur ne réside pas dans la possession de l’argent, même s’il en faut pour vivre.
Il y a maintenant un mois, le 9 octobre 2022, je suis retournée dans mon service, à l’hôpital, pour fermer la page définitivement. Ce jour-là, j’ai mis des talons hauts pour que les murs du service entendent mes pas lorsque je marchais dans le couloir. J’ai quitté dignement le service et non pas sur la pointe des pieds comme je l’avais fait le 14 septembre 2021. Dans la cour de l’hôpital sous le porche , je me suis retournée une dernière fois pour remercier les lieux de m’avoir permis de gagner ma vie pendant 28 ans en exerçant un métier que j’adorais. J’ai remercié l’hôpital pour tout le bonheur que le métier d’infirmière m’a apporté. Puis j’ai rejoint ma voiture sans nostalgie, ni amertume. La page est enfin tournée.
Depuis peu, je cherche activement un travail. Ensuite je demanderai une disponibilité car je n’ai toujours pas le droit de travailler. Je suis toujours suspendue. Maintenant je suis prête à reprendre une activité professionnelle.
Je ne regrette rien. Cette épreuve est compliquée à vivre mais avec l’aide des personnes qui m’entourent, je peux l’affronter. Aujourd’hui je me sens encore plus forte qu’avant.
Dans quelques années, quand je repenserai à cette période, je serai fière d’avoir fait parti des résistants, de ceux qui n’ont pas accepté sans se rebeller. Je suis fière de me battre pour ma liberté, notre liberté et pour la liberté de disposer librement de son corps.
Monitrice éducatrice travaillant dans la même association depuis 20 ans, j’ai été suspendue en octobre 2021, ayant été auparavant en arrêt maladie annulé par le médecin conseil de la cpam. Petite traversée du désert. Puis j’ai trouvé un cdd dans un autre domaine, au smic bien sûr, puisque mes études ne me permettent sinon de ne travailler presque qu’avec le passe…ce cdd a été reconduit plusieurs fois, puis j’ai eu une proposition de cdi. J’ai toujours caché ma situation, par méfiance… j’ai donc démissionné de l’association dans laquelle j’avais toujours travaillé, ou je connaissais tout le monde. depuis un an, quasiment personne ne m’a demandé de nouvelles, et depuis ma démission, silence radio. Le pire, c’est que j’ai rencontré des groupes d’usagers avec leurs éducateurs, et au lieu d’aller leur dire bonjour, je les ai évités. A mon étonnement pas tant pour éviter les explications que par culpabilité par rapport à eux… je pensais pourtant avoir tourné la page.
Infirmier, cela fait aujourd’hui dix mois que j’ai été réintégré dans mon établissement, sous condition de me plier à ce chantage qu’est l’injection du vaccin Pfizer. Chantage mais aussi une prise d’otage ! Pour subvenir à nos besoins, pour concrétiser certains projets de vie avec ma famille, nous avons dû en passer par là pour accéder à des démarches auprès de certaines instances (banque, administration publique, etc). Notre société tend de plus en plus vers ce modèle de crédit social à la chinoise, tant rêvé par nos dirigeants. Quand notre peuple va-t-il enfin sortir de cette torpeur pour retrouver enfin ses libertés fondamentales ?
Concernant ma pratique professionnelle, je reste très sceptique sur l’avenir de la santé dans notre pays, malgré cette passion qui m’anime encore dans mon métier. En effet, les dégâts de la crise Covid sont bien là. Je constate que le sens critique et la recherche de diagnostique avec solutions construites s’amenuisent au fil des mois, pour laisser place à l’application bête et disciplinée de protocoles médicaux. Cela concerne toutes les pathologies, allant de la prothèse de hanche à la prise en charge palliative, nous devons respecter les consignes des instances de santé, même lorsqu’il est flagrant qu’elles vont contre le soin plutôt qu’avec.
La technocratie s’est renforcée dans les établissements, donnant un sentiment de toute puissance à certaines de nos hiérarchies. Vous êtes rappelé à l’ordre si vous avez tendance à trop réfléchir ou encore à mettre en avant le patient et son bien être plutôt que le taux d’occupation de l’établissement.
Bon nombre d’établissements réduisent leur nombre de lits ou, pire, ferment par manque de personnel. Ce manque de personnel pèse sur les équipes car lorsque l’un d’entre nous manque à l’appel, peu de remplacement voire pas du tout car il reste trop peu de soignants.
Je remarque également un comportement chez certaines familles ou visites de patients. Lorsqu’on les écoute, tout leur ai du et peu importe l’organisation des équipes ou les besoins des autres patients, l’égocentrisme prend le dessus. On nous manque régulièrement de respect, et le fait que les médias aient affirmé que les soignants étaient l’un des vecteurs d’épidémie du COVID n’y est certainement pas étranger, dixit la Macronie. Le respect de la profession se meurt.
Enfin, l’énorme majorité des travailleurs concernés par cette obligation a l’injection ont contracté le covid au moins une fois, et cela qu’importe le nombre de doses. A contrario, certaines personnes jamais vaccinées n’ont jamais contracté le virus mais restent pourtant persona non grata.
Nous avons besoins de nos personnels suspendus pour assurer une continuité décente des différents services de notre société et ces personnes doivent surtout retrouver le respect qui leur ai dû. Si une certaine partie de la population et des politiques ne changent pas de cap rapidement, j’ai bien peur qu’ils ne se tirent une balle dans le pied. En effet quand sera-ce leur tour de devenir dépendant suite à une perte d’autonomie ou bien lorsqu’ils seront confrontés à la maladie, qui les prendra en charge ? Le peu de personnel restant aura-il encore les compétences nécessaires au vu du déclin de nos institutions de formation ?
C’est pourquoi, au nom de la raison et de cette soi-disant solidarité qui constitue notre devise, réintégrez les personnels suspendus plutôt que de vous conforter dans cet orgueil qui mène notre société à sa perte. Triste constat mais nous devons continuer à alerter, jusqu’à ce que nous soyons entendu car cela est notre devoir CITOYEN !
Encore un grand Merci à certains de mes collègues qui m’ont permis une réintégration dans de plutôt bonnes conditions psychiques. Un grand merci au fidèle Collectif Citoyens du Pays Viennois qui nous accompagne dans les épreuves les plus difficiles. Et un grand merci a tout ceux qui ont été et sont encore là pour nous porter moi et ma famille.
Bonjour, je suis Magali, infirmière depuis bientôt 25 ans.
J’ai été suspendue le 15 septembre 2021 sans même rencontrer un de mes hiérarchiques, une simple lettre recommandée faisant office de lien avec ma direction des ressources déshumanisées.
J’ai pu reprendre le travail mi-janvier après avoir eu la covid (peu symptomatique). Ma hiérarchie m’a mis la pression au bout de 2 mois pour que je fasse ma 1ère injection. J’ai finalement pu continuer à travailler après avoir été à nouveau positive à la covid.
Mon pass sanitaire (et non vaccinal) se terminait mi-septembre, j’ai devancé une nouvelle suspension en me vaccinant à contre-coeur afin d’éviter les effets psychologiques et sociaux de la suspension. Je ne l’ai pas fait pour des raisons sanitaires puisque mon corps à montrer à 3 reprises sa bonne cohabitation avec le virus mais je ne voulais pas revivre le traumatisme de la suspension et me retrouvée à nouveau en marge de la société. J’ai été plus malade par l’injection que par le virus (2 jours alitée), et j’ai à nouveau attrapée le virus moins d’un mois après l’injection… Je continue de douter de l’intérêt de cette vaccination : elle n’empêche pas d’attraper le virus, de le transmettre, et la réaction de mon corps a été plus importante suite à l’injection qu’à la contamination.
Malgré mes 3 infections et mon injection, ma hiérarchie me demande de faire une 2ème injection, ce que je ne ferai pas.
Mes collègues en fonction n’ont actuellement plus de pass valide: aucune n’est allée faire son rappel. Mais elles peuvent continuer de travailler puisque le rappel n’est pas obligatoire pour le moment. Et mes collègues suspendues (sans pass valide également) ne peuvent pas reprendre leur activité… Quelle est la logique?…
Je reste très en colère pour ce qui nous est arrivé il y a plus d’un an et ce qui est encore bien présent dans nos esprits. Pour nous toutes et tous suspendus, il y a un avant et un après suspension.
14 mois après, je suis toujours sous le choc.
J’ai été (le suis je encore ?) orthophoniste en libéral pendant 16ans. Passionnée, à me former régulièrement et allant toujours au cabinet avec le sourire, malgré la charge de travail, pour accompagner le nourrisson, le bébé, l’enfant, l’ado, l’adulte, la personne âgée…
Mais voilà que fin août 2021 , j’ai dû me poser une question que je ne pensais jamais avoir à me poser un jour: mon travail ou ma santé ?
J’ai la chance d’avoir une maladie chronique qui m’a permis d’être actrice de ma santé, de réfléchir aux conséquences de chaque choix que je fais dans la vie.
Le « vaccin » contre le covid a des effets secondaires sur cette maladie. Seulement voilà, pas de contre-indication possible.. J’ai longuement réfléchi à l’impact de ma décision sur ma vie, mais aussi sur celle de mes enfants et de mon mari. Sans compter l’impact que cela avait sur mes patients.
Tout en sachant que je ne niais pas la réalité du covid, puisque mon père a fait partie de la 1ere vague, et qu’il a été dans le coma pendant 1mois, sans que l’on puisse se rendre à son chevet.
Ma maladie a été le point de départ de la réflexion. Je suis allée creuser, je me suis informée, j’ai trouvé trop d’incohérences et d’incertitudes, j’ai vu des proches souffrir gravement des effets secondaires, il y a eu des décès autour de moi. Un système tout entier auquel je refusais d’adhérer.
Ce fut ensuite une évidence. J’étais prête à perdre mon travail pour respecter mes choix.
Le mois de septembre 2021 a été violent. J’ai reçu en consultations jusqu’à 20h30 le 14 au soir, et je suis partie du cabinet vers 23h, incapable de réaliser ce qui se passait. Je n’ai pas eu la force mentale de dévisser ma plaque tout de suite.
Il a fallu annoncer aux patients que je ne pourrai plus assurer les soins, sans avoir commis aucune faute professionnelle, en respectant toujours l’hygiène de manière irréprochable, dans un désert médical où nous sommes déjà à 2ans d’attente. Il y a eu des larmes, les miennes, celles de mes patients, petits et grands. Beaucoup ont écrit à l’ARS pour s’indigner de cette obligation, aucun n’a eu de réponse. Je n’ai même pas eu le droit de me faire remplacer ni de faire des téléconsultations. Même à distance, j’étais considérée comme dangereuse pour tous.
Je suis passée par la sidération, la colère, la tristesse, les pleurs tous les jours, me demandant ce que j’allais faire de ma vie professionnelle et comment j’allais subvenir aux besoins de mon foyer, puisque je n’avais pas le droit au chômage. Le burn out a fait partie de mon quotidien.
Et un jour, j’ai réussi à rebondir. J’ai décidé que mon diplôme et mes compétences n’étaient pas tributaires d’un vaccin encore en essai, dont l’efficacité n’était pas démontrée.
Je me suis donc créer mon métier sur mesure, avec toutes les valeurs qui me tiennent à cœur. Ce n’est pas facile tous les jours, cela demande énormément d’énergie, mais je suis fière.
Fière de voir que ma maladie continue de régresser avec tout ce que je mets en place, fière d’avoir osé faire autrement, fière de m’être offert ce champ des possibles.
Fière également de tous ces soignants qui ont osés aller jusqu’au bout de leurs convictions. Solidaire de tous, ceux qui sont suspendus tout comme ceux qui ont dû se faire vacciner en pleurant.
14 mois après, la colère et le sentiment d’injustice sont toujours présents chaque matin. Soigner, c’est faire de ses connaissances et expériences un art pour aider l’autre à trouver la clé de sa guérison. Nul besoin d’un vaccin pour être un soignant compétent. Exercer avec cœur, passion, intelligence et cohérence est bien plus efficace.
Les valeurs humaines ont été bafouées, le consentement libre et éclairé nié, nous avons été menacé par des lettres de sanctions, il y a eu incitation à la délation, embauche dans d’autres pays puisque plus assez de soignants ici. Mais pire que ce qu’ont ressenti chaque soignant concerné : quel est l’avenir de soins des patients ? Comment pouvons nous accepter la dérive de notre système de santé ? Ce n’est pas que de l’avenir des soignants dont il est question, c’est de l’avenir de la santé de tout être humain. «